A Verbania, entre Pallanza et Intra, nous découvrons encore une fois un incroyable endroit consacré à l'art botanique. Le grand parc de la Villa Taranto, donné à l'état italien par le capitaine anglais Neil MacEacharn, est un endroit enchanteur, dans lequel se mèlent des milliers de plantes aux couleurs explosives et aux parfums envoûtants, le tout embelli par des fontaines, des bassins et des cascades.

Les origines du jardin remontent à 1931, quand le capitaine MacEacharn acheta la propriété avec la ferme intention de convertir ses quelques 16 hectares de terrain en ce qui devait être pour lui le plus beau jardin botanique du monde. Après des années de persévérance et de patience, ce membre de la Compagnie Royale des Archers et de la Linnaean Academy (académie de Carl Linnaeus, père de la botanique moderne) réussit à faire de son jardin un lieu magique de couleurs et de senteurs, composé de milliers de plantes ramenées des quatre coins du monde. Il donna à ses jardins le nom de "Villa Taranto" en mémoire d'un de ses ancêtres, le Maréchal MacDonald, à qui Napoléon donna naguère le duché de Taranto.

Vers la fin de sa vie, le vieux capitaine McEacharn, voulant être certain que son œuvre ne s'arrêterait pas avec lui, fit preuve d'une grande générosité, et offrit ses jardins à l'état italien. Depuis 1952, le parc de la Villa Taranto est donc ouvert au public, et attire des visiteurs du monde entier pendant toute la belle saison, du mois d'avril au mois d'octobre.
A la mort de McEacharn en avril 1964, on lui fit ériger un mausolée, lui permettant de rester ainsi pour l'éternité dans ce parc qui lui devait tant.

Depuis 1995, la Villa est le siège de la préfecture de Verbano-Cusio-Ossola. Elle est devenue, avec le temps, un lieu idéal pour tous les meetings, congrès, ou simplement pour les événements traditionnels et folkloriques.

La visite de la Villa Taranto commence par le jardin des Dahlias, un petit chemin qui serpente entre près de 300 espèces différentes de dahlias, dans un feu d'artifice de couleurs. On arrive ensuite face à la grande serre amazonienne, la "Victoria Amazzonica", dans laquelle sont conservées quelques rares espèces tropicales, dont des nénuphars géants d'Amérique du Sud de diamètre tout à fait respectable !
On passe ensuite à côté du petit mausolée dans lequel repose MacEacharn, une sorte de petite chapelle ronde entourée de plantes. Puis
on continue en traversant la Valetta, une petite vallée ombragée qui a nécessité une grande excavation pour obtenir l'effet désiré: elle est irriguée en permanence grace à l'eau du lac, et est plantée avec goût, tantôt d'arbres immenses, tantôt de petits massifs de toute beauté. On remonte ensuite à travers les rhododendrons, vers la Villa, posée dans sa grande pelouse.
Puis en montant encore un peu, on se trouve face à ce qui est certainement le clou du spectacle: de grands jardins en terrasse, plantés de fleurs multicolores, et traversés en leur milieu par des bassins en cascades. Tout en haut, observant l'ensemble, se trouve la statue du Petit Pêcheur de V. Gemito. Tout en bas de ces terrasses, ce qui est pour moi un des endroits les plus jolis: les bassins de nymphéas, qui reflètent magnifiquement le ciel et n'invitent qu'à une chose: s'asseoir, et regarder... Lorsqu'enfin on arrive à décoller ses yeux des nymphéas, on repart vaillament à travers les sept kilomètres d'allées aménagées, pour découvrir tout en haut la serre et le jardin des cactus: un petit bâtiment que l'on traverse de part en part, en côtoyant des espèces rares et souvent surprenantes. Devant la serre, un grand bassin de plantes aquatiques finit de donner à l'endroit une véritable poésie...
Enfin, on redescend en slalom vers l'entrée, sur près de deux kilomètres, à travers des centaines d'arbres et de plantes, de petits ruisseaux en aires de repos, jusqu'à rejoindre l'allée centrale par laquelle nous étions arrivés...